La Macédoine à l’heure des changements climatiques

Publié le par dita

Le 28 janvier 2007

Les changements climatiques commencent à se faire sentir en Macédoine. Décembre 2006 a atteint un pic de sécheresse historique. Le niveau des rivières est anormalement bas. Une situation alarmante pour l’agriculture, la production d’électricité et même l’approvisionnement en eau potable.

Décembre 2006 a été le mois d’hiver le plus sec et le plus chaud mesuré en Macédoine depuis les premiers relevés météorologiques en 1925. Seuls trois jours du mois ont présenté des températures matinales inférieures à zéro : le 27 décembre, avec -0,8°C, le 28 décembre avec -1,3°C et le 31 décembre avec -0,3°C. En décembre, la Macédoine n’a presque pas connu de pluie ni de neige en basse altitude. Selon les observations générales, ce phénomène résulte des changements climatiques mondiaux.

Suzana Alcinova Monevska dirige le Secteur de la météorologie au sein de la Direction des affaires hydrométéorologiques de Macédoine. Selon elle, les changements climatiques globaux seront plus marqués dans l’hémisphère nord de la planète, comme dans les pays méditerranéens, et donc en Macédoine. Le phénomène d’absence de pluie devrait se poursuivre.

En situation pareille, les pays sérieux proclament un état de catastrophe naturelle et prennent des mesures pour réduire les dommages éventuels causés par une sécheresse prolongée. Ici, nous regardons le ciel. Nous consultons Internet pour voir quand il pleuvra : les prévisions météorologiques à long terme indiquent que ce temps chaud et sec va se poursuivre.

La sécheresse qui règne cet hiver en Macédoine a déjà des conséquences visibles. Il n’y a pas d’eau dans les rivières. Dans la plaine d’Ovcepole, les ensemencements en ont déjà payé les effets.

Pour Kosta Ugrinski, de la Division hydrologie à la Direction des affaires hydrométéorologiques de la Macédoine, la situation des cours d’eau macédoniens est inquiétante. A l’heure actuelle, l’écoulement d’eau par seconde dans les principales rivières Macédoniennes est trois à quatre fois inférieur à la moyenne des trente dernières années. On peut traverser à pied le Vardar, la Treska et la Crna Reka...

L’absence de neige dans certaines montagnes est inquiétante pour les cours d’eau. Cela pourrait avoir des conséquences au printemps, lors de la fonte. La situation des trois lacs naturels et des cinquante lacs artificiels macédoniens est mauvaise elle aussi. Le niveau du lac d’Ohrid a diminué de 15 à 20 cm. Pour un tel bassin, c’est alarmant.

L’électricité et l’eau potable

Il n’y a pas d’eau. Il en manquera à l’avenir. Et nous ne sommes pas habitués à l’économiser. Cela aura un impact sur la production d’électricité. Les centrales hydroélectriques utilisent encore de l’eau de barrage accumulée au printemps dernier et lors des petites pluies de l’automne. Le lac de Kozjak est à un niveau insuffisant pour alimenter la centrale hydroélectrique de Matka.

La sécheresse prolongée menace sérieusement l’agriculture. Au secteur d’Agrométéorologie, Angelko Angeleski s’inquiète. « La formation des tiges ramifiées du blé se produit d’habitude à cette période de l’année, grâce à l’humidité normale du terrain. A cause de la sécheresse dans les champs, seuls des germes et quelques feuilles se sont formés pour l’instant. Dans ces conditions, le blé n’est pas vigoureux et il ne peut pas résister au gel. Dans la plaine d’Ovcepole, les pousses de blé jaunissent à cause de la sécheresse. C’est un mauvais signe. Les premiers centimètres de terre sont humides, mais les couches profondes sont sèches ».

Le niveau de l’eau souterraine est également sous la moyenne pour cette période de l’année. Cela pourrait avoir des conséquences sur les réserves d’eau potable. Selon Nikola Gjorevski, le directeur technique du Service de l’Eau et de l’Assainissement à Skopje, l’écoulement d’eau est de 4 mètres cube par seconde à la source de Rasce, qui fournit Skopje et ses agglomérations en eau potable. Cela se situe sous le niveau normal à cette période de l’année. L’écoulement normal de la source de Rasce est d’environ 7 mètres cube par seconde. Nikola Gjorevski explique que la quantité d’eau potable des puits de Nerezi et Lepenec est réduite à cause de la période de sécheresse. Cela est causé par le manque d’eau dans le Vardar et le Lepenec. Les réserves temporaires d’eau potable ne peuvent actuellement couvrir que la consommation de 250.000 personnes.

source : http://balkans.courriers.info/

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